Centrafrique : François Bozizé et 22 autres personnes condamnés à la perpétuité pour « rébellion »

L'ancien président centrafricain François Bozizé, actuellement en exil et chef de la principale coalition rebelle, a été condamné le jeudi 21 septembre 2023, à la réclusion à perpétuité à Bangui pour des accusations de « complot et "rébellion» , selon un communiqué du ministère de la Justice transmis à l'AFP le vendredi 22 septembre 2023.

Bozizé, qui avait pris le pouvoir en 2003 par un coup d'État avant d'être renversé par des rebelles dix ans plus tard, a été condamné par contumace à cette peine, de même que deux de ses fils et vingt autres co-accusés, dont des chefs rebelles importants.

Le procès, qui s'est déroulé sans avocats ni jury populaire, a abouti à la condamnation de 22 personnes, parmi lesquelles figuraient les principaux leaders des groupes armés suivants : François Bozizé, Ali Darassa, chef de l'UPC, Mahamat Alkatim du MPC, Nourredine Adam du FPRC, le général Bobo des 3R, Maxime Mokom des Anti-Balaka, Abacar Sabone et Jean Francis Bozizé.

Ces individus ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs, d'atteinte à la sûreté intérieure de l'État et de destruction de biens publics et privés.

Le jugement prononcé par Joachim Pessire, Premier Président de la Cour d'appel de Bangui, qui a siégé en tant que tribunal de première instance pour les affaires criminelles, a également condamné tous les accusés pour « atteinte à la sûreté intérieure de l'État » et « assassinats». Cependant, le jugement ne précise ni les crimes ni la période concernée.

Cette condamnation à la réclusion à perpétuité marque une étape importante dans les efforts du gouvernement centrafricain pour poursuivre les responsables des actions rébellion et de déstabilisation dans le pays. Cependant, certaines critiques soulèvent des préoccupations quant à l'équité du procès, notamment en raison de l'absence d'avocats et de jury populaire.

Il reste à voir comment cette condamnation affectera la situation politique et sécuritaire en Centrafrique, ainsi que les dynamiques de la guerre civile en cours.

Par Wilfried Judicaël DJEHLI ( Stag)